Avant les eBusway, des bus bi-articulés en essais...

Depuis 2019, les bus bi-articulés sont devenus classiques pour les nantais et plus particulièrement les usagers d'une ligne 4 rendue 100% électrique avec l'apport de véhicules du constructeur Hess et équipés du système de recharge Tosa.

Mais avant que Nantes Métropole et la SEMITAN ne se décident, il y avait eu des expériences, des essais. Bref retour sur les autobus à double accordéon qui ont sillonné les routes et les lignes locales.

Avant l'avènement des Hess Lightram 25 de quatrième génération, équipés du système de recharge par bras mécanique Tosa et coiffés d'une décoration différente (22 bus donc 22 œuvres) il y a eu deux autobus à trois caisses sur le réseau TAN.

1990 : le Renault Mégabus

Du 2 au 20 mai 1990, un véritable serpent débarque à Nantes pour les essais d'un autobus d'un nouveau genre : long de 24,380 mètres, le Renault Mégabus est en quelque sorte un PR 180 surboosté avec une troisième caisse et donc deux articulations. La démonstration dépasse le simple tour de dépôt puisqu'il sillonnera les cinq lignes articulés fortes du réseau TAN d'alors : les lignes 32, 34, 40, 41 et 53.

L'expérience restera alors une simple démonstration qui aura permis, tout de même, aux conducteurs et aux clients de donner des avis souvent positifs sur ce Mégabus mis à disposition par Heuliez et qui, acquis par Bordeaux, deviendra le bus n°8991 de la CGFTE (informations techniques sur le site Transbus en cliquant ici). Une enquête sur 305 passagers du Mégabus, a permis de délivrer un taux de satisfaction de 95,8%, estimant le véhicule bien ou très bien.

Le réseau TAN s'équipe en 1992 d'une seconde ligne de tramway et ne reviendra pas sur l'hypothèse de bus à trois caisses... pour le XXème siècle.

2009 : le Hess Lightam XXL

Le 6 novembre 2006, à 4h48, en station « Ile de Nantes », le premier véhicule Busway entre en service sur la ligne 4. Un an après, la ligne est victime de son succès, malgré une fréquence de 4 minutes en heure de pointe, les véhicules, capacitaires de 150 places, restent surchargés… Il convient donc de trouver une solution plus adaptée pour assurer le confort des passagers, et mieux « absorber » la clientèle, souvent laissée à quai.

Après un bref passage à Rouen, le LighTram XXL, véhicule bi-articulé conçu par la société Suisse Hess, a été testé sur la ligne 4 les 23 et 24 novembre 2009. Ce véhicule hybride, de 24,700 mètres de longueur pour 2,55 mètres de large, peut accueillir aux alentours de 180 passagers. La technologie hybride permet une économie de carburant d’environ 30% comparé à un autobus bi-articulé classique (type Van Hool New AGG300). La technologie hybride de ce véhicule est conçue par la société Vossloh, entreprise qualifiée dans l’électronique ferroviaire, entre autres.

Quatre essieux, dont deux directeurs, permettent à ce véhicule de négocier les endroits les plus escarpés avec une facilité sans précédent, comme au terminus Foch Cathédrale, l’accès à la station Chapeau Verni… Ce véhicule n’est pas équipé d’une boite de vitesses comme un véhicule classique, puisque le moteur diesel est entrainé par un alternateur électrique, afin de récupérer l’énergie lors du freinage par des condensateurs.

Le 23 novembre, le LighTram a circulé entre 12h et 18h, et le lendemain durant les heures de pointe du matin et du soir pour quitter définitivement la ligne 4 par le périphérique vers 18h30. Le voyage à bord était gratuit. Aucun numéro de train n’était attribué a ce bus, il circulait entre deux Citaro G GNV, plus contemporains. Il a été équipé d’une balise de priorité aux feux afin de les déclencher au passage. Seuls deux conducteurs de l’Unité de Production de Trentemoult/Trocardière ont été formés sur le véhicule par les équipes de Hess, présentes d’ailleurs à bord durant toute l’expérimentation.

2019 : Hess : transformation de l'essai !

La venue d'un autobus bi-articulé Hess ne sera pas restée vaine ! Au milieu des années 2010, un appel d'offres est lancé pour le renouvellement du parc moteur de la ligne 4. L'objectif est double : augmenter la capacité des bus en optant pour des bus bi-articulés, et assurer une transition énergétique vers une ligne 100% électrique. Outre les bus, la plate-forme sera rénovée pour accueillir les nouveaux véhicules : zones d'insertion et d'extraction supplémentaires, potences de rechargement, modification des quais notamment au terminus sur la place Foch...

Van Hool et Hess candidatent : le constructeur suisse est retenu. La suite, nous la connaissons : 22 autobus à trois caisses Lightram 4.25 en service sur la ligne de Busway, augmentant considérablement le confort de voyage... la suite de l'histoire est en cours d'écriture pour de nombreuses années !

D'après la parution originale sur Ouest Bus en 2009, texte partiellement écrit par Thomas Edde et Maxime Mathon

Crédits photos : webmestre Ouest Bus, Thomas Edde, Marc Gachet, Erwan Le Mat, Maxime Mathon