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Quelle logique pour les numéros des lignes TAN ?

  • lemoingkevin
  • 5 déc. 2020
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 25 nov. 2021

Depuis la création du réseau des transports en commun nantais, la numérotation des lignes a tenté de suivre une logique par les chiffres.

Instaurée en fonction de plusieurs critères, délaissée dans les années quatre-vingt dix puis remodelée depuis près de dix ans avec une nouvelle hiérarchisation, voici quelques explications.

Les réseaux de transports en commun à l'échelle métropolitaine ou départementale, ont parfois des logiques dans la numérotation des dessertes. On peut facilement penser à l'exemple parisien qui - et c'est un peu moins vrai maintenant bien que certaines bases persistent - numérotait la dizaine en fonction des gares ferroviaires ou de secteurs incontournables de desserte, et l'unité pour la direction géographique.


La logique des numéros au XXème siècle


Focus sur Nantes. Dès l'instauration des tramways électriques, il y a plus de cent ans, les numéros des lignes n'étaient pas décidés au hasard. Et il s'agit d'une logique qui va perdurer pendant près de quatre-vingt ans malgré de menues exceptions.


La Compagnie des Tramways Nantais a décidé de hiérarchiser en fonction de l'orientation des axes desservis.

  • Les lignes en 1x sont des axes "ouest" vers "est" (et vice-versa) sur la partie centre-ville.

  • Les lignes en 2x sont des axes "sud-ouest" vers "nord-est" (et vice-versa).

  • Les lignes en 3x sont des axes "nord" vers "sud" (et vice-versa) sur la partie centre-ville.

  • Les lignes en 4x sont des axes "sud-est" vers "nord-ouest" (et vice-versa).

  • Les lignes en 5x sont des axes de dessertes en courbe, parabole ou hyperbole par le centre-ville.

Le réseau de bus abordera des indices lettrés. Après la seconde guerre mondiale, les lignes de tramway sont réorganisées en fonction des voies exploitables. Ainsi à la fin des années 1950, les dernières lignes de tramway, les 13 et 14, disposent d'itinéraires farfelus et loin de ceux d'origine, qui ne respectent plus la logique instaurée.


Exit le tramway, le routier remplace le fer en 1958. Les lignes d'autobus reprennent les numéros pour s'identifier, et respectent la hiérarchie.


De nouveaux indices sont instaurés au fil des années :

  • Les lignes en 6x sont des lignes inter-quartiers.

  • Les lignes en 7x sont des lignes dites "de rocade".

  • Les lignes lettrées sont des lignes suburbaines.

A la fin des années 1970, le réseau s'étend et les lignes suburbaines se multiplient. Les lignes Y et Z, dernières lettrées, sont retravaillées et renumérotées (la ligne Y devient la 99, et la Z se divise et devient les 81 et 91). De fait :

  • Les lignes en 8x sont des lignes extérieures suburbaines exploitées par la SEMITAN

  • Les lignes en 9x sont des lignes extérieures suburbaines exploitées par des sous-traitants.

Malgré cette logique, des exceptions demeurent : la ligne 86 est affrétée, alors que les lignes 90 et 92 sont sous le giron SEMITAN.



Une logique qui se perd ensuite


Le non-respect de la logique de numéros se fait sentir davantage dès la fin des années septante : la ligne 26 s'écartait de l'orientation des lignes en 2x avec une desserte exclusive du sud-est de l'agglomération. Les lignes 27, 28 et 29 complèteront cette variante.

Notons également la démarche particulière lorsqu'il fallut numéroter la ligne de bus 25 : son rôle est de relier entre elles toutes les extrémités des lignes du groupe 2x : elle dessert Jean Macé (ligne 21), Bellevue (ligne 23), la Chicotière (ligne 24 à partir de 1986), le secteur Châtaigniers (ligne 22) ; puis de l'autre côté de l'agglomération, la Beaujoire (ligne 22) et Chemin Rouge (ligne 21).


Du côté des lignes en 5x, les lignes de bus 51, 52, 53 et 54 originales ont des formes paraboliques ou hyperboliques, mais la ligne 56, reliant le centre équestre du Houssay (actuel arrêt Dervallières) à Malakoff, marquera également la fin de l'institution pour cette série d'indices de lignes. Il en sera de même pour la nouvelle 54/55 sur un axe nord-sud de Bourgeonnière à St Sébastien (remplacée plus tard et partiellement par les 42/43), ainsi que pour la 58 (qui n'est qu'une ligne de jonction entre la 56 et la 70 de Malakoff à Doulon).


La perte de cette logique est finalement logique puisque le réseau s'étend, les lignes s'entrecroisent et repoussent leurs limites. Cependant, la règle en fonction de l'orientation des axes ne va cesser de faiblir. Celle des lignes suburbaines en 8x et 9x, respectivement SEMITAN et affrétés, va carrément être reléguée au rang de souvenir avec la sous-traitance progressive des lignes 68 (qui n'était pas une ligne de quartier mais qui a relié seulement un an Pirmil à St Aignan de Grand Lieu), 71 et 88 dès la fin des années 1980 - début des années 1990, puis celle des lignes 75, 77, 78, 82, 83 et 89 jusqu'au début du XXIème siècle.

A la fin des années 2000, les lignes en affrètement ne sont plus exclusivement suburbaines avec la 27, la 33, la 58 ou encore la 74, à contrario des lignes 90, 92, 96 et 97, en exploitation SEMITAN.


Entre temps, notons aussi l'apparition de navettes de quartiers ou de villages, indicées dans les 4x : les lignes 45, 47 et 48.



2012 : Chronobus j'oublie tout !


1er octobre 2012 : le réseau entrerait dans une nouvelle phase, avec l'avènement d'une nouvelle génération de ligne : la Chronobus. Le concept est annoncé comme novateur (bien que le label ait existé depuis 2003 pour les lignes 32, 25 puis 86 mais il semble avoir été oublié pour que ça fasse vraiment tout neuf).

L'arrivée des lignes Chronobus C1 (ex-21), C2 (ex-32), C3 (ex-56) et C4 (ex-94) va définitivement sonner le glas à l'ancienne hiérarchisation en fonction des axes.

A l'exception des lignes "armatures" (tramway et Busway), une nouvelle règle pour les indices de ligne est peu à peu (et péniblement) instaurée à partir de la rentrée d'octobre 2012 :


Pour les dizaines :

  • Les lignes en Cx sont les lignes Chronobus, à forte amplitude service (de 5h à minuit en semaine), avec des fréquences de passage élevées (moins de 10 minutes en heure de pointe du lundi au vendredi scolaire)

  • Les lignes en 2x sont les lignes urbaines desservant les pôles d'échange Commerce et/ou Saint Nicolas

  • Les lignes en 3x sont les lignes urbaines desservant les pôles Pirmil et/ou Gréneraie

  • Les lignes en 6x, 7x, 8x et 9x sont des lignes suburbaines

  • Les lignes en Ex sont des lignes Express

  • Les lignes en Nx sont les lignes fluviales (Navibus)

Les lignes scolaires sont également numérotées à partir de l'année 2014 : les indices de lignes sont à 3 chiffres et commencent par 1xx. La logique des dizaines ne s'applique pas pour les lignes scolaires.


Pour le second chiffre des lignes suburbaines et scolaires :

  • Les lignes en x0 sont des lignes de rocade

  • Les autres chiffres, de x1 à x9, déterminent le secteur desservi : x1 pour Couëron et Indre, x2 pour St Sébastien et Basse Goulaine, x4 pour Vertou et les Sorinières, x5 pour Carquefou, x6 pour La Chapelle sur Erdre, x7 pour Sainte Luce sur Loire et Thouaré sur Loire, x8 pour toutes les communes au sud-ouest de Neustrie, et x9 pour Sautron et Orvault.

Les indices terminant par x2 concernent finalement aussi le secteur de Vertou, initialement destiné à ceux terminant par x4.


Cette révolution a précipité la renumérotation de bien des lignes. Quelques exemples :

  • La ligne 70 "Gare de Chantenay <> Boulevard de Doulon" est devenue la ligne 10

  • La ligne 73 "Basse Indre <> Rivière" est devenue la ligne 50

  • La ligne 74 "Neustrie <> Mendès-France Bellevue" est devenue la ligne 40

  • La ligne 90 "Sautron <> Orvault-Morlière" est devenue la ligne 69

  • La ligne 99 "Bac du Pellerin <> Neustrie" est devenue la ligne 78

  • La ligne Express Vertou "Porte de Vertou <> Vertou" est devenue la ligne E4

Cette nouvelle classification des lignes selon leur numéro est encore loin d'être terminée et surtout, le sera-t-elle un jour ? Entamée en 2012, les dernières modifications majeures des numéros date de 2015. Depuis, hormis les nouvelles lignes ou les transformations en Chronobus (lignes C9, C20 et 38), le status-quo est de mise. Enfin, la question suivante se pose : quitte à réorganiser en fonction du secteur, pourquoi ne pas avoir suivi une logique de cadran horaire ?



L'instant vintage


En 2021, que reste-t-il de la toute première logique de numérotation ?

Sans surprise, pas grand chose ! Mais il reste encore des lignes qui respectent cette dernière.

Forcément, la ligne à laquelle on pense illico, c'est bien sûr la ligne 11 ! Ininterrompue depuis 1958, la ligne historique du réseau nantais par excellence n'a que très peu changé au fil du temps, et reste sur un itinéraire proche de celui d'origine. Ainsi la liaison entre Nantes-ouest aux frontières herblinoises et le secteur est Doulon-Bottière est respectée.

Ensuite, la ligne 85 est toujours restée une ligne exploitée par la SEMITAN (sauf le dimanche sur une courte période) et qui a gardé son caractère suburbain entre l'est de Nantes et Carquefou.


Les lignes 91, 93 et 98 respectent toujours la tradition, sans discontinuité ; la ligne 96 a été exploitée SEMITAN entre 2010 et 2020 mais est revenue dans les rangs des affrétés (Voyages Brodu).


Enfin, quelques lignes gardent partiellement un itinéraire "historique" : la ligne 23 (entre Bellevue et St Nicolas), ou encore la ligne 42 (entre le secteur de la Joliverie et Vertou).



Les années à venir nous garantiront forcément des évolutions dans les lignes et leur numéros. Reste à savoir si la nouvelle règle établie depuis 2012 sera menée à terme... ou remplacée avant d'être finalisée !


Crédits photos : webmestre Ouest Bus, Bryan Rowney

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